La plupart des gens sur le campement était à présent lever. La première nuit n'était pas particulièrement facile à cause du mande de confort mais nous allions tous finir par nous y habituer. J'avais cependant relativement bien dormi, ce n'était pas pire qu'une nuit dans un pauvre sac de couchage en pleine montagne, chose à laquelle j'étais habituée. Le réveil avait été difficile et les aventurier essayaient de faire connaissance chacun dans leur coin. Il n'y avait pour le moment rien à manger, j'essaye de ne pas y penser pour le moment, sinon quoi la faim prendrait sur le dessus. Ce qui me semblait le plus important pour le moment sur le camp était notre cabane. Si il se mettait à pleuvoir nous allions être trempés jusqu'à l'os et nos nuits deviendraient un véritable enfer. J'ai retiré mon gilet pour le poser près de mes affaires. Quelques uns des participants étaient justement en train de parler de la construction d'un abri, j'ai donc voulu me joindre à eux, même si le groupe était principalement composé d'hommes. Je ne comptais pas passer mon aventure allongée sur le sable. Je me suis arrêtée près de Lou. Est-ce qu'il participait ou non, je n'en avais aucune idée. « Alors, c'est quoi le plan ? »

Après l'aventure de la journée avec elvira, voilà qu'on passait à la construction d'une cabane, entre hommes à première vue. Enfin c'était le cas quand je vis une petit tête blonde se faufiler entre les pectoraux et autres biceps masculins. Les muscles me tiraillaient de ma mésaventure de la matinée, et ma plaie me faisait un peu mal. ‘bonjour quand même.’ Je pense qu'il fallait mieux calmer le jeu directement, car cette petite réflexion ne passerait sûrement pas comme une lettre à la poste. Alors je pris l'initiative de murmurer à l'oreille de ma jeune amie. ‘la construction c'est pas trop mon fort, alors je fais semblant d'écouter mais je donnerai mes bras et obéirais aux ordres.’ J'étouffais un petit éclat de rire. C'était vrai, moi j'étais plus un expert de la faune et la flore, construire et concevoir des cabanes de bois et de feuilles de palmier c'était pas vraiment mon point fort dirons-nous humblement !

J'ai regardé le jeune homme avec un petit sourire après sa première réflexion. Je n'étais pas spécialement matinale et il faut avouer qu'un bonjour n'aurait sans doute pas été de trop. Je ne fis pas de nouvelle remarque, ne voulant pas envenimer les choses, tout le monde n'avait peut-être pas aussi bien dormi que moi et personne n'était dans son milieu naturel, ce qui ne facilitait pas les relations. J'ai cru que la conversation allait tourner court alors qu'il se mit à murmurer quelques mots. J'ai légèrement ri en l'entendant, finalement, j'avais déjà connu pire comme échange. « Bonne idée. Je crois que je ferais pareil quand il sera question de pêche ou ce genre de choses... Enfin, j'crois qu'on est pas au même niveau muscle mais... » J'ai souris légèrement et ai attachée mes cheveux rapidement. La construction et le mental étaient mes points fort. Je n'étais pas une grande sportive et pour ce qui était de notre environnement, j'arrivais à peine à savoir à quoi ressemblait un cocotier...

La jeune fille lança une petite blague sur notre différence de carrure, ce qui me décrocha un rire tonitruant et sûrement communicatif. J'étais comme ça, j'aimais rire des petites choses de la vie. Je retroussa les bords de mon pantalon et porta la jeune fille sur mon dos, en courant comme un âne. Un acte peut-être un peu trop spontané. Je riais à vive voix et elle se cramponnait à moi. J'avais envie de me jeter dans l'eau mais.. ah puis merde, abat les règles ! Je plongeais dans l'eau avec la déesse blonde sur mon dos. ‘petit bain matinal ça te dit ? de toute façon tu n'as plus le choix maintenant’ Rire me faisait du bien, on va dire que c'était mon mode de vie. La franche rigolade et les conneries. Je passais ma main dans mes cheveux et regardait la jeune fille en la fixant dans les yeux. Petite bataille d'oeils ? Avec elle, le feeling passerait sûrement aussi très bien !

Ma réflexion sur la taille de ses muscles et celle des miens le fit rire. C'était finalement bien parti et ça faisait du bien d'entendre rire. On était encore qu'à notre première journée sur l'île et j'avais l'impression que c'était comme si quelque chose d'effroyablement sinistre nous était arrivé. Nous avions choisi d'être ici. En tout cas, son rire était communicatif puisque je ne pus m'empêcher de rire à mon tour. Je le regardais du coin de l’œil et fus surprise en le sentant me soulever. « Lâche moi ! » Il était complètement fou. Me serrant contre lui, j'éclatais de rire en le sentant plonger dans l'eau. Sa phrase me décrocha un large sourire. « Oui, j'crois que c'est un peu tard maintenant pour reste sèche. Mais tu vas pas t'en sortir aussi facilement. » Je le poussais dans l'eau et la différence de muscle ce fit à ce moment là clairement sentir. Il me regarda alors dans les yeux et je ne pus m'empêcher de sourire. « Le gage du perdant ? »

Nous étions à présent comme deux poissons dans l'eau, à se marrer comme des grues. Pourquoi des grues, je n'en sais vraiment rien. Mais des belles grues. Elle avait essayé de me pousser mais malgré la différence de carrure j'avais vacillé et fait exprès de tomber dans l'eau. Puis je m'étais relevé et elle m'avait demandé un gage. Hum, j'avais mon idée. ‘un gage ? tu m'embrasses ? c'est le début de l'aventure donc je vois rien d'autre et comme tu es très (...) charmante !’ Je m'approchais d'elle tranquillement pour saisir ses petites mains toutes frêles et j'avisais en attendant ce qu'elle allait faire. Je sentais que les petits poissons dans l'eau s'amusaient de la situation pour me chatouiller les pieds. Ce qui ne manquait pas de me faire faire un petit sourire.

J'étais complètement trempée, heureusement que j'avais une tenue de rechange dans mon sac, bien au sec. Je me suis dit qu'il était à présent temps pour nous de créer une sorte d'étendage pour le camp, histoire de faire sécher les vêtements humides comme les nôtres. J'ai souris en entendant le gage qu'il me proposait. Alors même su Koh Lanta, les hommes étaient comme ça ? J'étais tout de même flattée de son compliment, peut-être voulait-il simplement mettre de son côté en faisant ça, je n'en savais rien. « Et si tu perds... J'ai le droit à des massages pendant une semaine, histoire que moi aussi je profite un peu de ton... Charme. » J'ai souris, amusée. Maintenant il n'était plus question de perdre. Je n'étais pas le genre de fille prude qui n'ose pas embrasser quelqu'un mais je ne voulais pas passer pour l'allumeuse de service.

Une semaine de massage à perdre, pour masser de si belles formes pourquoi ne pas perdre volontairement après tout ça pourrait aussi ne pas être trop mal ?! Enfin il y avait aussi un baiser qui pourrait nous rapprocher en jeu. Le dilemme était là, mais déjà c'était quoi l'objet du pari ? J'étais peut-être un idiot fini mais je ne voyais pas. ‘hum top là ! mais c'est quoi déjà l'objet du pari ?’ Grand moment de solitude pour moi, limite j'étais en train de devenir rouge tomate avec quelques pigments de lait de bufflone en mozarella ! Bref, je fixais ses beaux yeux attendant de voir le but du jeu, qui devait sûrement je l'espérais en valoir la chandelle ! ‘allez vite ça me ronge les tripes de connaître ce super-pari !’

J'ai souris en l'entendant accepté mon deal. J'avais tout intérêt à gagner, je rêvais de massages. La dernière partie de sa phrase me fit sourire, à vrai dire je ne savais même pas non plus à quoi on jouait mais on allait le décider. Je me suis légèrement mordue la lèvre, mon cerveau en ébullition pour savoir à quoi tenait ce pari. Il fallait quelque chose que je gagne, donc pas question de faire appel à la force. Sa nouvelle phrase me fit sourire à nouveau. « Patience, patience... Et puis de toute façon, tu vas perdre alors...» Petite taquinerie dont j'avais le chic. « Si j'arrive à attraper un crâbe je gagne, si tu construis un étendage digne de ce nom pour mes vêtements trempés, par ta faute d'ailleurs, tu gagnes. C'est équitable, non ? »