Nous n’en étions qu’au deuxième jour de l’aventure, et mon petit confort me manquait déjà terriblement. Impossible de se laver les dents, de se shampouiner les cheveux, de se laver correctement. Mais il n’y avait là rien de surprenant, tous les participants avaient déjà regardé l’aventure au moins une fois, tous savaient à quoi s’attendre. Tout ça pour vous dire qu’une simple pâte à dent me ferait sauter de joie.

Lukraël m’avait proposé d’aller à la chasse aux crabes, je n’avais pas l’intention d’en manger mais peu importe, ça allait me changer les idées, et nous vivions une véritable vie en communauté, végétarien ou pas, j’étais prête à chasser pour nourrir les autres.

Sous un ciel qui virait au rouge orangé, le soleil disparaissant peu à peu, le sable dans lequel nous étions en train de creuser, comme deux lièvres faisant leur terrier, était encore brulant après la chaleur de l’après-midi. Il semblait se débrouiller bien mieux que moi pour trouver ces petites bêtes, les trois quarts de ce qu’il y avait dans le sceau étaient le résultat de sa chasse. Je fini enfin par soulever triomphalement un crabe du bout des doigts pour le déposer dans le récipient, quand mon ami robinson ce fit pincé par un second, que je jugeais bien trop mignon pour qu’il finisse dan la casserole. « C’est que tu l’as bien mérité… » lui disais-je sur le ton de l’amusement alors qu’il analysait une faible marque rouge sur son doigt. Continuant de creuser, accroupie sur le sol, je me rendis soudain compte que mon short avait l’air lourd, sensation étrange. Je me retournai au moment où le crabe que mon compagnon avait gentiment déposé sur mon short, referma sa deuxième pince sur l’arrière de ma cuisse, chauffant ma peau de façon tout à fait désagréable. « AAH c’est pas vrai ! Aïe Aïe ! » . Je retirai le crustacé, jetant un œil à Lukraël, il avait cette tête ‘je-viens-de-t’accrocher-un-crabe-sur-les-fesses- et-j’en-suis-fier’. Je lui adressai une tête faussement outrée. « Tu me cherches là ? » Je m’approchais de lui lentement, essayant d’avoir l’air menaçante – ce qui n’était pas vraiment le cas – je plongeai ma main dans le sable pour en prendre une bonne poignée, et déplaça ma main juste au dessus de ça tête laissant s’écouler un filet de plus en plus épais sur ces cheveux qui était toujours un peu soyeux après deux jours d’aventure. On ne se connaissait que depuis quelques jours, mais je l’adorais déjà, il m’avait l’air très déconneur, et j’étais pratiquement sûr qu’il ne le prendrait pas mal, mais après tout personne ne se connaissait vraiment ici, il tenait peut-être énormément à ses cheveux, au final j’allais peut-être finir la tête enfoncée d’en le sable…

HAHA. J’étais fière de ma vengeance, mais je me doutais bien qu’il allait faire de même en retour. Après tout j’avais quelque peu détérioré ses superbes cheveux, pour un mannequin je comprenais que ça pouvait être dur à supporter. Mais on était à Koh-Lanta après tout, dans la crasse et la bonne humeur nous étions sur le même échelon ici !

Après ce bref instant de gloire face à sa vulnérabilité, je me remis à la chasse aux crustacés, tâchant de rester aux aguets, je n’étais pas totalement sur de à quoi je devais m’attendre avec lui. J’eu ma réponse assez rapidement. Je le surpris en train de me lancer une poignée de sable, humide qui plus est, sur ma chevelure également.« Oh ça c’est mesquin ! » Ne faisant pas vraiment preuve de courage il s’éclipsa vers la mer et je me lançai à sa poursuite. Ce n’était qu’un jeu, mais je n’allais pas me laisser faire, et j’étais une grande joueuse : il fallait savoir m’arrêter.

Profitant du fait que j’étais désormais dans l’eau, j’y plongeai la tête la première pour tenter d’enlever se sable collant, vicieux et désagréable qui se faufilait partout. J’étais maintenant face à Lukraël, le seul problème était qu’il était bien plus grand que moi (pauvre petite naine que je suis), à l’inverse de lui je n’avais pas pied et je me sentis plutôt faible pour le coup, comment allais-je pouvoir le noyer s’il touchait terre ? Je l’éclaboussai d’un grand coup d’eau salé, c’était là tous ce que je pouvais faire, et profita de cet instant pour disparaitre sous l’eau, nageant là où aucun géant n’avait pied.